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              recueil de textes
 
 Conclusions 
              de la présidence - Bruxelles, 4 et 5 novembre 2004  
              D/04/5
 Bruxelles, le 5 novembre 2004
 COMMISSION DES COMMUNAUTÉS EUROPÉENNES
 CONSEIL 
              EUROPEEN - BRUXELLES Conclusions 
              de la présidence -Bruxelles, 4 et 5 novembre 2004   ANNEXE 
              I
 LE PROGRAMME DE LA HAYE
 
 RENFORCER LA LIBERTÉ, LA SÉCURITÉ ET LA JUSTICE
 DANS L'UNION EUROPÉENNE
 I. 
              INTRODUCTION Le 
              Conseil européen rappelle qu'il considère comme une 
              priorité la mise en place d'un espace de liberté, 
              de sécurité et de justice pour répondre à 
              une préoccupation majeure des citoyens des États réunis 
              au sein de l'Union. Ces 
              dernières années, l'Union européenne a joué 
              un rôle accru dans l'établissement d'une coopération 
              policière, douanière et judiciaire et dans la mise 
              au point d'une politique coordonnée en matière d'asile, 
              d'immigration et de contrôle des frontières extérieures. 
              Cette évolution se poursuivra avec la consolidation, dans 
              le traité établissant une Constitution pour l'Europe 
              (signé à Rome le 29 octobre 2004), de la mise en place 
              d'un espace commun de liberté, de sécurité 
              et de justice. Ce traité et ceux qui l'ont précédé 
              (Maastricht, Amsterdam et Nice) ont progressivement mis en place 
              un cadre juridique commun dans le domaine de la justice et des affaires 
              intérieures et assuré l'intégration de ce domaine 
              d'action dans d'autres domaines d'action de l'Union. Depuis 
              le Conseil européen tenu à Tampere en 1999, la politique 
              de l'Union dans le domaine de la justice et des affaires intérieures 
              est menée dans le cadre d'un programme général. 
              Même si les objectifs initiaux n'ont pas tous été 
              atteints, des progrès globaux et coordonnés ont été 
              réalisés. Le Conseil européen se félicite 
              des résultats obtenus au cours de la première période 
              de cinq ans: les fondements d'une politique commune en matière 
              d'asile et d'immigration ont été posés, l'harmonisation 
              des contrôles aux frontières a été préparée, 
              la coopération policière s'est améliorée, 
              et les travaux préparatoires en vue d'une coopération 
              judiciaire reposant sur le principe de la reconnaissance mutuelle 
              des décisions judiciaires et des jugements ont bien avancé. La 
              question de la sécurité de l'Union européenne 
              et de ses États membres se pose avec une acuité renouvelée, 
              au vu notamment des attentats terroristes perpétrés 
              aux États-Unis le 11 septembre 2001 et à Madrid le 
              11 mars 2004. Les citoyens d'Europe attendent à juste titre 
              de l'Union européenne que, tout en garantissant le respect 
              des libertés et des droits fondamentaux, elle adopte une 
              approche commune plus efficace des problèmes transfrontières 
              tels que l'immigration illégale, la traite des êtres 
              humains, le terrorisme et la criminalité organisée, 
              ainsi que de leur prévention. Dans le domaine de la sécurité, 
              notamment, la coordination et la cohésion entre les dimensions 
              intérieure et extérieure ont acquis une importance 
              accrue et il faut continuer de chercher énergiquement à 
              les réaliser. Cinq 
              ans après la réunion à Tampere du Conseil européen, 
              il est temps de doter l'Union d'un nouveau programme lui permettant 
              de faire fond sur les résultats obtenus et de relever efficacement 
              les nouveaux défis qui se poseront à elle. À 
              cette fin, le Conseil européen a adopté le présent 
              nouveau programme pluriannuel qui sera appelé "programme 
              de La Haye". Ce dernier fait siennes les ambitions énoncées 
              dans le traité établissant une Constitution pour l'Europe, 
              et il contribue à préparer l'Union à l'entrée 
              en vigueur de ce texte. II tient compte de l'évaluation réalisée 
              par la Commission 1, que le Conseil européen a accueillie 
              favorablement en juin 2004, ainsi que de la recommandation adoptée 
              par le Parlement européen le 14 octobre 2004, en particulier 
              pour ce qui est du passage au vote à la majorité qualifiée 
              et à la procédure de codécision, comme le prévoit 
              l'article 67, paragraphe 2, du traité CE. L'objectif 
              du programme de La Haye est d'améliorer les capacités 
              communes de l'Union et de ses États membres afin d'assurer 
              le respect des droits fondamentaux, des garanties procédurales 
              minimales et l'accès à la justice, d'offrir aux personnes 
              qui en ont besoin la protection prévue par la Convention 
              de Genève relative au statut des réfugiés et 
              d'autres traités internationaux, de réguler les flux 
              migratoires et de contrôler les frontières extérieures 
              de l'Union, de lutter contre la criminalité organisée 
              transfrontière et de réprimer la menace terroriste, 
              d'exploiter le potentiel d'Europol et d'Eurojust, de faire progresser 
              la reconnaissance mutuelle des décisions et des certificats 
              judiciaires au règlement des litiges relevant du droit civil 
              ou familial qui présentent des éléments transfrontières. 
              Cet objectif doit être poursuivi dans l'intérêt 
              des citoyens de l’UE par la mise au point d'un régime 
              d'asile commun et par l'amélioration de l'accès aux 
              tribunaux et de la coopération policière et judiciaire 
              pratique, par le rapprochement des législations et par la 
              mise en oeuvre de politiques communes. Un 
              élément essentiel à court terme sera la prévention 
              et la suppression du terrorisme. Une approche commune dans ce domaine 
              devrait reposer sur le principe selon lequel, lorsqu'il s'agit de 
              préserver la sécurité nationale, les États 
              membres devraient tenir pleinement compte de la sécurité 
              de l'Union dans son ensemble. Par ailleurs, le Conseil européen 
              sera invité à approuver, en décembre 2004, 
              la nouvelle stratégie antidrogue de l'Union européenne 
              (2005-2012), qui viendra s'ajouter au présent programme. Le 
              Conseil européen estime que le projet commun visant à 
              renforcer l'espace de liberté, de sécurité 
              et de justice est essentiel pour garantir la sécurité 
              des collectivités, la confiance mutuelle et la prééminence 
              du droit dans toute l'Union. La liberté, la justice, le contrôle 
              aux frontières extérieures, la sécurité 
              intérieure et la prévention du terrorisme devraient 
              dès lors être considérés comme des éléments 
              indissociables au sein de l'ensemble de l'Union. Si l'on veut assurer 
              une protection optimale de l'espace de liberté, de sécurité 
              et de justice, l'action - au niveau de l'UE comme au niveau national 
              - doit être multidisciplinaire et concertée entre les 
              autorités répressives compétentes, en particulier 
              la police, les douanes et la police des frontières. Le 
              Conseil européen invite la Commission à présenter 
              au Conseil en 2005 un plan d'action qui concrétisera les 
              objectifs et les priorités du présent programme. Ce 
              plan d'action contiendra un calendrier pour l'adoption et la mise 
              en oeuvre de l'ensemble des actions. Le Conseil européen 
              invite le Conseil à veiller au respect du calendrier prévu 
              pour chacune des mesures. La Commission est invitée à 
              soumettre au Conseil un rapport annuel sur la mise en œuvre 
              du programme de La Haye ("tableau de bord"). Le 
              droit de tout citoyen de l'UE de circuler et de séjourner 
              librement sur le territoire des États membres est le droit 
              essentiel qui est attaché à la citoyenneté 
              de l'Union. L'importance concrète de cette citoyenneté 
              sera renforcée par la mise en œuvre intégrale 
              de la directive 2004/38 , qui codifie le droit communautaire et 
              apporte clarté et simplicité dans ce domaine. La Commission 
              est invitée à présenter en 2008, au Conseil 
              et au Parlement européen, un rapport accompagné au 
              besoin de propositions visant à permettre aux citoyens de 
              l’UE de circuler au sein de l'Union européenne dans 
              des conditions similaires à celles auxquelles sont soumis 
              les ressortissants d'un État membre qui circulent ou changent 
              leur lieu de résidence dans leur propre pays, conformément 
              aux principes établis du droit communautaire. Le 
              Conseil européen encourage les institutions de l'Union à 
              entretenir, dans le cadre de leurs compétences, un dialogue 
              ouvert, transparent et régulier avec les associations représentatives 
              et la société civile et à encourager et faciliter 
              la participation des citoyens à la vie publique. Il invite 
              plus particulièrement le Conseil et la Commission à 
              accorder une attention spéciale à la lutte contre 
              l'antisémitisme, le racisme et la xénophobie. 1.2. 
              Politique dans le domaine de l'asile, de l'immigration et des frontières Les 
              migrations internationales vont se poursuivre. Une approche globale, 
              couvrant toutes les étapes du processus de migration et tenant 
              compte des causes profondes des migrations ainsi que des politiques 
              d'entrée, d'admission, d'intégration et de retour, 
              est nécessaire. Pour 
              assurer cette approche, le Conseil européen engage vivement 
              le Conseil, les États membres et la Commission à établir 
              des relations de travail coordonnées, solides et efficaces 
              entre les responsables des politiques de migration et d'asile et 
              les responsables des autres domaines d'action pertinents. La 
              mise au point de la politique européenne d'asile et de migration 
              qui est en cours devrait s'appuyer sur une analyse commune de tous 
              les aspects des phénomènes migratoires. L'amélioration 
              de la collecte, de la fourniture, de l'échange et de l'utilisation 
              efficace d'informations et de données actualisées 
              sur toutes les évolutions migratoires pertinentes revêt 
              une importance cruciale. La 
              deuxième phase de la mise au point d'une politique commune 
              dans le domaine de l'asile, de l'immigration et des frontières 
              a débuté le 1er mai 2004. Elle devrait reposer sur 
              la solidarité et la répartition équitable des 
              responsabilités qu'elle implique, y compris ses incidences 
              financières, et sur une coopération pratique plus 
              étroite entre les États membres: assistance technique, 
              formation, échange d'informations, contrôle de la mise 
              en oeuvre et de l'application appropriées et en temps opportun 
              des instruments, ainsi que poursuite de l'harmonisation des législations. Compte 
              tenu de l'évaluation réalisée par la Commission 
              et de la position ferme exprimée par le Parlement européen 
              dans sa recommandation', le Conseil européen demande au Conseil 
              de prendre une décision sur la base de l'article 67, paragraphe 
              2, du traité CE juste après la consultation formelle 
              du Parlement européen et au plus tard le 1er avril 2005, 
              afin d'appliquer la procédure visée à l'article 
              251 du TCE à toutes les mesures relevant du titre IV destinées 
              à renforcer la liberté, dans le respect du traité 
              de Nice, sauf pour ce qui concerne l'immigration légale. 1.3. 
              Un régime d'asile européen commun  
              Dans sa deuxième phase, le régime d'asile européen 
              commun aura pour objectif la mise au point d'une procédure 
              commune d'asile et d'un statut uniforme pour les personnes bénéficiant 
              de l'asile ou d'une protection subsidiaire. Ce travail sera fondé 
              sur l'application intégrale et globale de la Convention de 
              Genève relative au statut des réfugiés et des 
              autres traités pertinents, ainsi que sur une évaluation 
              complète et approfondie des instruments juridiques qui ont 
              été adoptés au cours de la première 
              phase. Le 
              Conseil européen engage vivement les États membres 
              à mettre en oeuvre la première phrase intégralement 
              et sans tarder. À cet égard, le Conseil devrait adopter 
              dans les meilleurs délais et à l’unanimité, 
              conformément à l'article 67 paragraphe 5 de la directive 
              relative aux procédures d'asile. La Commission est invitée 
              à conclure en 2007 l'évaluation des instruments juridiques 
              adoptés au cours de la première phase et à 
              soumettre au Conseil et au Parlement européen les instruments 
              et les mesures de la deuxième phase en vue de leur adoption 
              avant la fin de 2010. Dans ce contexte, le Conseil européen 
              invite la Commission à présenter une étude 
              sur l'opportunité, sur les perspectives et les difficultés 
              et sur les implications juridiques et pratiques d'un traitement 
              commun des demandes d'asile dans l'Union. Par ailleurs, une autre 
              étude, qui devrait être menée en étroite 
              consultation avec le HCR, devrait évaluer le bien-fondé, 
              le caractère opportun et la faisabilité d'un traitement 
              commun des demandes d'asile en dehors du territoire de l’UE, 
              qui soit complémentaire au régime d'asile européen 
              commun et conforme aux normes internationales applicables. Le 
              Conseil européen invite le Conseil et la Commission à 
              créer en 2005 des structures appropriées auxquelles 
              les services d'asile nationaux des États membres seront associés, 
              en vue de favoriser une coopération pratique et fructueuse. 
              Les États membres recevront ainsi une aide pour, entre autres, 
              mettre au point une procédure unique pour l'examen des demandes 
              de protection internationale et compiler, examiner et utiliser en 
              commun des informations sur les pays d'origine, ainsi que pour faire 
              face aux pressions particulières qui pèsent sur leur 
              régime d'asile et leur capacité d'accueil en raison, 
              notamment, de leur situation géographique. Après qu'une 
              procédure commune d'asile aura été établie, 
              ces structures seront transformées, sur la base d'une évaluation, 
              en un bureau d'appui européen chargé de toutes les 
              formes de coopération entre les États membres qui 
              sont liées au régime d'asile européen commun. Le 
              Conseil européen se félicite de la création 
              du nouveau Fonds européen pour les réfugiés 
              pour la période 2005-2010 et souligne que les États 
              membres doivent d'urgence maintenir des systèmes d'asile 
              et une capacité d'accueil appropriés dans l'attente 
              de la mise en place de la procédure commune d'asile. Il invite 
              la Commission à mobiliser des fonds communautaires existants 
              pour aider les États membres à traiter les demandes 
              d'asile et à accueillir des catégories de ressortissants 
              Je pays tiers. I1 engage le Conseil à désigner ces 
              catégories, sur la base d'une proposition qui lui sera présentée 
              par la Commission en 2005. 1.4. 
              Immigration légale et lutte contre l'emploi clandestin L'immigration 
              légale jouera un rôle important dans le renforcement 
              de l'économie de la connaissance en Europe et dans le développement 
              économique, et contribuera ainsi à la mise en oeuvre 
              de la stratégie de Lisbonne. Elle pourrait aussi jouer un 
              rôle dans les partenariats établis avec les pays tiers. Le 
              Conseil européen souligne que la détermination des 
              volumes d'admission de travailleurs migrants relève de la 
              compétence des États membres. Tenant compte du résultat 
              des discussions consacrées au livre vert sur l'immigration 
              de la main-d'œuvre, des meilleures pratiques dans les Etats 
              membres et de leur intérêt pour la mise en oeuvre de 
              la stratégie de Lisbonne, le Conseil européen invite 
              la Commission à présenter, avant la fin de 2005, un 
              programme d'action relatif à immigration légale, comprenant 
              des procédures d'admission qui permettent au marché 
              du travail de réagir rapidement à une demande de main-d'œuvre 
              étrangère en constante mutation. Etant 
              donné que l'économie informelle et l'emploi clandestin 
              peuvent constituer un facteur d' attraction pour l'immigration clandestine 
              et conduire à l'exploitation, le Conseil européen 
              engage les États membres à respecter les objectifs 
              de réduction de l'économie informelle fixés 
              dans la stratégie européenne pour l'emploi. 1.5 
              Intégration des ressortissants de pays tiers  
              L’intégration réussie des ressortissants de 
              pays tiers en séjour régulier et de leurs descendants 
              est bénéfique pour la stabilité et la cohésion 
              de nos sociétés. Pour réaliser cet objectif, 
              il est essentiel d’élaborer des politiques efficaces 
              et de prévenir l'isolement de certains groupes. Une approche 
              globale associant les acteurs concernés aux niveaux local, 
              régional, national et de l'UE est dès lors indispensable. Tout 
              en reconnaissant que des progrès ont déjà été 
              accomplis en ce qui concerne le traitement équitable des 
              ressortissants de pays tiers en séjour régulier dans 
              l'UE, le Conseil européen recommande l'instauration de l'égalité 
              des chances, afin de permettre à ces ressortissants d'être 
              des membres à part entière de la société. 
              Les obstacles à l'intégration doivent être activement 
              éliminés. Le 
              Conseil européen insiste sur la nécessité d'une 
              meilleure coordination des politiques nationales d'intégration 
              et des initiatives de l’UE dans ce domaine. À cet égard, 
              il conviendrait de fixer les principes de base communs sur lesquels 
              doit reposer un cadre européen cohérent en matière 
              d' intégration. Ces 
              principes, valables pour tous les domaines d'action liés 
              à l'intégration, devraient inclure au moins les aspects 
              qui suivent. L'intégration:• est un processus permanent à double sens, qui concerne 
              à la fois les ressortissants de pays tiers en séjour 
              régulier dans l’UE et leur société d'accueil;
 • englobe la politique antidiscriminatoire, mais ne se limite 
              pas à celle-ci;
 • implique le respect des valeurs fondamentales de l'Union 
              européenne et des droits de l'homme;
 • requiert la possession des compétences de base nécessaires 
              pour participer à la vie en société;
 • repose sur des échanges fréquents et le dialogue 
              interculturel entre tous les membres de la société, 
              dans le cadre d'enceintes et d'activités communes, afin d'améliorer 
              la compréhension mutuelle;
 • couvre des domaines d'action variés, dont l'emploi 
              et l'éducation.
 Un 
              cadre reposant sur ces principes de base communs servira de fondement 
              aux futures initiatives de l’UE, s'appuyant sur des objectifs 
              et des moyens d'évaluation clairs. Le Conseil européen 
              invite les États membres, le Conseil et la Commission à 
              promouvoir l'échange structurel d'expériences et d'informations 
              en matière d'intégration, en créant notamment 
              un site Internet largement accessible. 1.6. 
              La dimension extérieure de l'asile et de l'immigration  
              1 6 1 Partenariat avec les pays tiers  
              L'asile et l'immigration sont, par nature, des questions internationales. 
              La politique de l’UE devrait viser à soutenir, dans 
              le cadre d'un véritable partenariat et en recourant, le cas 
              échéant, aux fonds communautaires existants, les efforts 
              déployés par les pays tiers pour améliorer 
              leur capacité à gérer les migrations et à 
              protéger les réfugiés, pour prévenir 
              et combattre l'immigration clandestine, pour informer sur les voies 
              légales de migration, pour régler la situation des 
              réfugiés en leur offrant un meilleur accès 
              à des solutions durables, pour renforcer les moyens de surveillance 
              des frontières, pour améliorer la sécurité 
              des documents et pour s'attaquer au problème du retour. Le 
              Conseil européen reconnaît qu'une gestion insuffisante 
              des flux migratoires peut provoquer des catastrophes humanitaires. 
              Il tient à exprimer sa plus vive préoccupation devant 
              les tragédies humaines qui se produisent en mer Méditerranée 
              à la suite de tentatives de pénétrer illégalement 
              dans l’UE. I1 engage tous les États à intensifier 
              leur coopération en vue de prévenir de nouvelles pertes 
              de vies humaines. Le 
              Conseil européen engage le Conseil et la Commission à 
              poursuivre le processus d'intégration complète de 
              la question de l'immigration dans les relations existantes et futures 
              de l’UE avec les pays tiers. Il invite la Commission à 
              achever, d'ici le printemps 2005, l'intégration de la question 
              de l'immigration dans les documents de stratégie par pays 
              et par région pour tous les pays tiers concernés. Le 
              Conseil européen reconnaît que l’UE doit contribuer, 
              dans un esprit de responsabilité partagée, à 
              la mise en place d'un régime de protection internationale 
              plus accessible, équitable et efficace, en partenariat avec 
              les pays tiers, et permettre l'accès à la protection 
              et à des solutions durables au stade le plus précoce. 
              Les efforts déployés par les pays situés dans 
              les régions d'origine et de transit pour renforcer leurs 
              capacités en matière de protection des réfugiés 
              seront encouragés. À cet égard, le Conseil 
              européen engage tous les pays tiers à accéder 
              et à adhérer à la Convention de Genève 
              relative au statut des réfugiés. 1.6.2. Partenariat avec les pays et régions d'origine
  
              Le Conseil européen prend note avec satisfaction de la communication 
              de la Commission intitulée "Améliorer l'accès 
              à des solutions durables" et invite la Commission à 
              élaborer des programmes de protection régionaux de 
              l’UE en partenariat avec les pays tiers concernés et 
              en étroite consultation et coopération avec le Haut 
              Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés. 
              Ces programmes s'inspireront de l'expérience acquise lors 
              de la mise en oeuvre des programmes de protection pilotes qui seront 
              lancés avant la fin de 2005. Ils utiliseront différents 
              instruments pertinents, centrés essentiellement sur le renforcement 
              des capacités, et comprendront un programme commun de réinstallation 
              pour les États membres qui souhaitent y participer. Il 
              convient que les politiques qui concernent à la fois l'immigration, 
              la coopération au développement et l'aide humanitaire 
              soient cohérentes et mises au point dans le cadre d'un partenariat 
              et d'un dialogue avec les pays et régions d'origine. Le Conseil 
              européen salue les progrès déjà réalisés, 
              invite le Conseil à élaborer ces politiques, en mettant 
              plus particulièrement l'accent sur les causes fondamentales, 
              les facteurs d'attraction et la lutte contre la pauvreté, 
              et engage vivement la Commission à présenter des propositions 
              concrètes et détaillées d'ici au printemps 
              2005. 1.6.3. 
              Partenariat avec les pays et régions de transit  
              En ce qui concerne les pays de transit, le Conseil européen 
              souligne qu'il faut intensifier la coopération et le renforcement 
              des capacités aux frontières méridionales et 
              orientales de l’UE, afin de permettre auxdits pays de mieux 
              gérer les migrations et d'offrir une protection adéquate 
              aux réfugiés. Les pays qui font preuve d'une réelle 
              volonté de s'acquitter des obligations qui leur incombent 
              en vertu de la Convention de Genève relative au statut des 
              réfugiés se verront offrir une aide visant à 
              renforcer les capacités de leur régime national d'asile 
              et les contrôles aux frontières ainsi qu'une plus vaste 
              coopération en matière de migration. La 
              proposition de règlement concernant la création d'un 
              instrument européen de voisinage et de partenariat 2 fournit 
              le cadre stratégique pour l'intensification de la coopération 
              et du dialogue en matière d'asile et d'immigration avec les 
              pays voisins, notamment ceux du bassin méditerranéen, 
              ainsi que pour l'élaboration de nouvelles mesures. À 
              cet égard, le Conseil européen demande qu'un rapport 
              lui soit transmis avant la fin de 2005 sur les progrès réalisés 
              et les résultats obtenus. 1.6.4. 
              Politique de retour et de réadmission  
              Les migrants qui n'ont pas ou plus le droit de séjourner 
              légalement dans l’UE doivent retourner dans leur pays 
              d'origine volontairement ou, si nécessaire, y être 
              contraints. Le Conseil européen recommande la mise en place 
              d'une politique efficace d'éloignement et de rapatriement 
              basée sur des normes communes, afin que les personnes concernées 
              soient rapatriées d'une façon humaine et dans le respect 
              intégral de leurs droits fondamentaux et de leur dignité. Le 
              Conseil européen juge essentiel que le Conseil entame au 
              début de 2005 des discussions sur les normes minimales applicables 
              aux procédures de retour, y compris des normes minimales 
              garantissant l'efficacité des efforts déployés 
              au niveau national en matière d'éloignement. La proposition 
              visée devrait également tenir compte des préoccupations 
              particulières relatives au maintien de l'ordre public et 
              de la sécurité. Il faut veiller à ce que la 
              politique de retour et tous les autres aspects des relations extérieures 
              de la Communauté avec les pays tiers soient cohérents, 
              et attacher une importance particulière au problème 
              des ressortissants de pays tiers qui ne sont pas en possession d'un 
              passeport ou d'autres documents d'identité. Le 
              Conseil européen préconise:• une coopération plus étroite et une assistance 
              technique mutuelle
 • le lancement de la phase préparatoire d'un fonds 
              européen pour le retour;
 • la mise en place d'un fonds européen pour le retour 
              d'ici à 2007, en tenant compte de l'évaluation de 
              la phase préparatoire;
 • la conclusion en temps opportun d'accords communautaires 
              de réadmission;
 • la désignation rapide par la Commission d'un représentant 
              spécial pour une politique commune de réadmission.
 1.7. 
              Gestion des flux migratoires  
              1.7.1. Contrôles aux frontières et lutte contre l'immigration 
              clandestine  
              Le Conseil européen souligne qu'il importe de supprimer rapidement 
              les contrôles aux frontières intérieures, de 
              poursuivre la mise en place progressive du système intégré 
              de gestion des frontières extérieures et de renforcer 
              les contrôles et la surveillance de ces frontières. 
              II insiste, à cet égard, sur la nécessité 
              de faire preuve de solidarité et de répartir équitablement 
              les responsabilités entre les États membres, notamment 
              au niveau des incidences financières.Le Conseil européen engage vivement le Conseil, la Commission 
              et les États membres à prendre toutes les mesures 
              nécessaires en vue de supprimer les contrôles aux frontières 
              intérieures aussitôt que possible, pour autant que 
              toutes les conditions permettant d'appliquer l'acquis de Schengen 
              aient été remplies et après que le Système 
              d'information Schengen (SIS II) sera devenu opérationnel, 
              en 2007. Pour réaliser cet objectif, l'évaluation 
              de la mise en oeuvre de l'acquis non lié à SIS II 
              devrait débuter dans la première moitié de 
              2006.
 Le 
              Conseil européen se félicite de l'établissement, 
              le 1er mai 2005, de l'Agence européenne pour la gestion de 
              la coopération opérationnelle aux frontières 
              extérieures. I1 demande à la Commission de présenter 
              au Conseil, avant la fin de 2007, une évaluation de cette 
              agence qui devrait contenir un réexamen de ses tâches 
              et une analyse de l'opportunité de lui confier d'autres aspects 
              de la gestion des frontières, notamment le renforcement de 
              la coopération avec les services douaniers et les autres 
              autorités compétentes en matière de sécurité 
              au niveau des marchandises. Le 
              contrôle et la surveillance des frontières extérieures 
              relèvent de la compétence des autorités douanières 
              nationales. Cependant, pour aider les États membres qui ont 
              des besoins particuliers en matière de contrôle et 
              de surveillance sur des portions de frontières extérieures 
              longues ou difficiles, et lorsque des États membres sont 
              confrontés à des situations particulières et 
              imprévues en raison de pressions migratoires exceptionnelles 
              à ces frontières, le Conseil européen: • invite le Conseil à mettre en place des équipes 
              d'experts nationaux capables de fournir rapidement une assistance 
              technique et opérationnelle aux États membres qui 
              en font la demande, après qu'une analyse des risques aura 
              été dûment effectuée par l'Agence européenne 
              pour la gestion de la coopération opérationnelle aux 
              frontières extérieures, les experts devant agir dans 
              le cadre de ladite agence. À cette fin, le Conseil statuera 
              sur la base d'une proposition de la Commission relative aux compétences 
              et au financement adéquats de telles équipes, qui 
              doit être présentée en 2005;
 • invite le Conseil et la Commission à créer 
              un fonds communautaire pour la gestion des frontières pour 
              la fin de 2006 au plus tard;
 • invite la Commission à présenter, dès 
              que les contrôles aux frontières intérieures 
              auront été supprimés, une proposition visant 
              à compléter le mécanisme d'évaluation 
              de Schengen existant par un mécanisme de contrôle associant 
              pleinement les experts des États membres et prévoyant 
              notamment des inspections inopinées.
 L'examen 
              des tâches de l'Agence prévu ci-dessus et notamment 
              l'évaluation du fonctionnement des équipes d'experts 
              nationaux devraient porter sur la possibilité de créer 
              un système européen de garde-frontières. Le 
              Conseil européen invite les États membres à 
              améliorer leurs analyses communes des itinéraires 
              de migration, des pratiques en matière de traite des êtres 
              humains et des réseaux criminels actifs dans ce domaine, 
              entre autres dans le cadre de l'Agence européenne pour la 
              gestion de la coopération opérationnelle aux frontières 
              extérieures et en étroite coopération avec 
              Europol et Eurojust. 11 engage également le Conseil et la 
              Commission à veiller à la mise en place concrète 
              de réseaux de liaison en matière d'immigration dans 
              les pays tiers concernés. À cet égard, le Conseil 
              européen accueille avec intérêt les initiatives 
              des États membres en vue d'une coopération en mer, 
              sur une base volontaire, notamment pour des opérations de 
              secours, conformément au droit national et international, 
              qui pourrait déboucher à terme sur une coopération 
              avec les pays tiers.Le Conseil européen invite le Conseil et la Commission à 
              élaborer en 2005 un plan permettant de mettre au point des 
              normes, des pratiques éprouvées et des mécanismes 
              communs pour prévenir et combattre la traite des êtres 
              humains.
 1.7.2. 
              Biométrie et systèmes d'information La 
              gestion des flux migratoires, y compris la lutte contre l'immigration 
              clandestine, devrait être renforcée par la mise en 
              place d'un ensemble de mesures de sécurité reliant 
              efficacement les procédures de demande de visa et les procédures 
              d'entrée et de sortie lors du franchissement des frontières 
              extérieures. Ces mesures revêtent également 
              de l'importance pour la prévention et la répression 
              de la criminalité, en particulier du terrorisme. À 
              cette fin, l’UE doit adopter une approche cohérente 
              et des solutions harmonisées concernant les identificateurs 
              et les données biométriques. Le 
              Conseil européen demande au Conseil d'étudier les 
              moyens d'optimiser l'efficacité et l'interopérabilité 
              des systèmes d'information de l’UE aux fins de la lutte 
              contre l'immigration clandestine et de l'amélioration des 
              contrôles aux frontières, ainsi que la gestion de ces 
              systèmes, sur la base d'une communication de la Commission, 
              qui doit lui être transmise en 2005, relative à l'interopérabilité 
              entre le Système d'information Schengen (SIS II), le Système 
              d'information sur les visas (VIS) et EURODAC, en tenant compte de 
              la nécessité de trouver le juste milieu entre les 
              objectifs répressifs et la préservation des droits 
              fondamentaux des personnes. Le 
              Conseil européen invite le Conseil, la Commission et les 
              États membres à poursuivre leurs identificateurs biométriques 
              dans les documents de voyage, les visas, les permis de séjour, 
              les passeports des citoyens de l’UE et les systèmes 
              d'information, et à préparer la mise au point de normes 
              minimales pour les cartes d'identité nationales tenant compte 
              des normes de l'OACI. 1.7.3. 
              Politique des visas Le 
              Conseil européen souligne qu'il convient de poursuivre la 
              mise en place de la politique commune des visas, qui fera partie 
              d'un système à multiples composantes destiné 
              à faciliter les voyages effectués de façon 
              légitime et à lutter contre l'immigration clandestine 
              par le biais d'une plus grande harmonisation des législations 
              nationales et des modalités de délivrance des visas 
              dans les missions consulaires locales. Compte tenu des discussions 
              relatives à l'établissement d'un service européen 
              d'action extérieure, des bureaux communs chargés de 
              la délivrance des visas devraient être créés 
              à long terme. Le Conseil européen se félicite 
              des initiatives prises par certains États membres, qui coopèrent 
              de leur plein gré afin de mettre en commun du personnel et 
              des moyens pour la délivrance des visas. Le 
              Conseil européen:• invite la Commission à proposer, dans un premier 
              temps, les modifications nécessaires pour améliorer 
              la politique des visas et à présenter, en 2005, une 
              proposition sur la création de centres communs de demande 
              axée, entre autres, sur les synergies possibles dans le cadre 
              de l'élaboration du VIS, à revoir les Instructions 
              consulaires communes et à présenter une proposition 
              à ce sujet au début de 2006 au plus tard;
 • souligne l'importance d'une mise en oeuvre rapide du VIS, 
              en commençant par l'intégration, entre autres, des 
              données alphanumériques et des photographies d'ici 
              la fin de 2006, puis des données biométriques au plus 
              tard à la fin de 2007;
 • invite la Commission à présenter sans tarder 
              la proposition nécessaire afin de respecter le délai 
              convenu pour la mise en oeuvre du VIS;
 • engage la Commission à poursuivre ses efforts pour 
              faire en sorte que les citoyens de tous les États membres 
              puissent, dès que possible, voyager sans visa de court séjour 
              dans tous les pays tiers dont les ressortissants peuvent se rendre 
              dans l'UE sans visa;
 • invite le Conseil et la Commission, en vue de l'élaboration 
              d'une approche commune, à se demander s'il serait judicieux, 
              dans le cadre de la politique de réadmission de la CE, de 
              faciliter la délivrance au cas par cas de visas de court 
              séjour aux ressortissants de pays tiers, lorsque c'est possible 
              et sur une base réciproque, au titre d'un véritable 
              partenariat dans le domaine des relations extérieures couvrant 
              notamment les questions liées aux migrations.
 (…) 
               2.5. Coopération opérationnelle
 Il 
              convient d'assurer la coordination des activités opérationnelles, 
              par les services répressifs et d'autres instances, dans tous 
              les domaines liés à la liberté, la sécurité 
              et la justice, ainsi que le suivi des priorités stratégiques 
              définies par le Conseil. À 
              cet effet, le Conseil est invité à prévoir 
              la création du comité de sécurité intérieure 
              visé à l'article III-261 du traité constitutionnel, 
              en en définissant notamment le champ d'activité, les 
              fonctions, les compétences et la composition, afin qu'il 
              puisse être constitué dès que possible après 
              l'entrée en vigueur du traité constitutionnel. Afin 
              de permettre, dans l’intervalle, l’acquisition d'une 
              certaine expérience pratique en matière de coordination, 
              le Conseil est invité à organiser tous les six mois 
              une réunion regroupant le président du Comité 
              stratégique sur l’immigration, les frontières 
              et l’asile (CSIFA), celui du Comité de l'article 36 
              et les représentants de la Commission, d'Europol, d'Eurojust, 
              de l'Agence européenne pour la gestion de la coopération 
              opérationnelle aux frontières extérieures, 
              de la Task force des chefs de police et du SITCEN.
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