|    
              Retour 
              index 
                
            Communiqué 
            Conditions d'accueil des 
              demandeurs d'asile :  
              une urgence qui dure 
            28 avril 2005 
            Après la fin du « plan 
              froid », les conditions d’accueil des demandeurs d’asile 
              sont de plus en plus critiques. L’incendie dramatique de l’hôtel 
              Paris Opéra a mis en lumière le fait que plus de 8 
              000 personnes en difficulté étaient hébergées 
              dans des hôtels en Ile de France, dont plus de 3 500 demandeurs 
              d’asile. Privées d’hébergement, des familles 
              demanderesses d’asile occupent l’université à 
              Tours ; à Mulhouse, et ailleurs, d’autres dorment dans 
              la rue. Des Irakiens, dont certains logés en région 
              parisienne et en Normandie dans des centres spécialisés 
              – CADA (Centre d’Accueil de Demandeurs d’Asile) 
              et AUDA (Accueil d’Urgence des Demandeurs d’Asile) –, 
              manifestent pour dénoncer l’attente insupportable (jusqu’à 
              trois ans) entraînée par la décision de la Commission 
              des Recours des Réfugiés de « geler » 
              l’instruction de leurs dossiers. Dans le Calvados, un nouvel 
              incendie a provoqué l’évacuation d’une 
              soixantaine de réfugiés et demandeurs d’asile 
              hébergés dans un hôtel prévu pour accueillir 
              35 personnes, montrant, s’il en était besoin, que l’hébergement 
              des demandeurs d’asile dans un dispositif hôtelier au 
              rabais est dangereux pour leur sécurité et ne peut 
              plus être toléré. 
            L’accueil des demandeurs d’asile 
              reste une urgence qui dure. La France est aujourd’hui en deçà 
              des normes d’accueil – pourtant minimales – de 
              la directive européenne dont la date limite de transposition 
              intervenait le 6 février 2005. En 2004, seuls 15% des demandeurs 
              d’asile ont eu accès au dispositif national d’accueil. 
              Actuellement, les demandeurs d’asile non hébergés 
              ne perçoivent une allocation de survie que pendant un an, 
              alors que la durée de la procédure est en moyenne 
              de vingt mois. 
            Loin de se conformer aux normes 
              européennes, les dispositions réglementaires françaises 
              organisent la précarité. Ainsi le décret du 
              14 août 2004 prévoit que, pour faire renouveler l'autorisation 
              de séjour que lui garantit la loi, le demandeur d’asile 
              doit justifier, après quatre mois de procédure, d'un 
              lieu de résidence effective. Pour des milliers de demandeurs 
              d’asile vivant dans la précarité, cette exigence 
              nouvelle signifie concrètement qu’ils sont privés, 
              d'une part, de titre de séjour, en dépit du fait que 
              leur demande est toujours en cours d’examen, mais également 
              des droits sociaux qui y sont attachés (allocation d’insertion, 
              et en pratique accès aux CADA). 
            Pour sortir de cette crise persistante, 
              la Coordination française pour le droit d’asile estime 
              qu’il est urgent de mettre en place un véritable dispositif 
              d’accueil avec : 
            - La création de 10 000 places 
              supplémentaires en CADA sur l’ensemble du territoire 
              (y compris les DOM TOM). Cet hébergement doit prendre en 
              compte les demandeurs d’asile dès leur arrivée 
              en France. 
              - Un accès à l'emploi ou des allocations permettant 
              de vivre dignement pendant toute la durée de la procédure, 
              conformément à l’article 13 de la directive 
              européenne sur les conditions d’accueil.  
              - Quel que soit par ailleurs le mode d’hébergement, 
              un accompagnement socio-juridique pour tous, seul de nature à 
              garantir l’égalité devant les procédures 
              d’asile, assurant les traductions, les déplacements 
              et l’assistance d’un conseil nécessaires.  
              - Un accès réel à la formation professionnelle, 
              linguistique et universitaire. 
            Sont signataires les associations 
              suivantes, membres de la Coordination française pour le droit 
              d’asile :  
              ACAT (Action des chrétiens pour l’abolition 
              de la torture), Act-Up Paris, Amnesty International - section française, 
              CAEIR (Comité d’aide exceptionnelle aux intellectuels 
              réfugiés), CASP (Centre d'action sociale protestant), 
              Cimade (Service oecuménique d’entraide), Comede (Comité 
              médical pour les exilés), ELENA, FASTI (Fédération 
              des associations de soutien aux travailleurs immigrés) Forum 
              Réfugiés, GAS (Groupe accueil solidarité), 
              GISTI (Groupe d’information et de soutien des immigrés), 
              LDH (Ligue des droits de l’homme), MRAP (Mouvement contre 
              le racisme et pour l’amitié entre les peuples), Association 
              Primo Levi (soins et soutien aux victimes de la torture et des violences 
              politiques), Secours Catholique (Caritas France), SNPM (Service 
              national de la pastorale des migrants). 
            Contacts : Patrick Delouvin 01.53.38.65.16, 
              Claire Rodier 01 43 14 84 81, Gérard Sadik 01 40 08 17 20 
             |