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Conditions
d’accueil des demandeurs d’asile :
la CFDA en appelle à nouveau au Premier ministre
Communiqué
du 30 juin 2003
En
raison du trop faible nombre de places pour l'hébergement
et du manque criant de moyens, les conditions d'accueil en France
sont de plus en plus précaires pour beaucoup des demandeurs
d'asile. A Paris, le CASP (Centre d’action aocial protestant)
a annoncé la fermeture de l'accueil pour les nouvelles familles
de sa Coordination d'accueil des familles demandeurs d'asile (CAFDA)
à compter de ce mardi 1er juillet. Un Collectif de soutien
s'apprête à inviter les parisiens à venir dormir
dans un square en signe de solidarité avec les Afghans, Iraniens
et Kurdes irakiens qui y vivent. Ailleurs, des demandeurs d’asile
ne trouvent pas d’autres solutions que d’occuper des
locaux d'associations.
Ces derniers mois, les associations de la Coordination française
pour le droit d'asile (CFDA) ont tiré le signal d'alarme
à plusieurs reprises et s'inquiètent de cette nouvelle
dégradation du système d'accueil. Depuis le mois de
novembre 2002, la CFDA s'est adressée au Premier ministre
à trois reprises en envoyant copie de ses interventions au
ministre des Affaires Sociales, du travail et de la solidarité.
Le 23 mai, la CFDA a cherché à connaître les
projets en cours d'élaboration, concernant en particulier
le nombre de places d'hébergement et les solutions d'urgence,
indépendamment du projet de loi sur l'asile. Le 11 juin,
un nouveau contact a été pris avec le cabinet du ministre
des Affaires sociales, du travail et de la solidarité. Sans
réponse à ce jour.
Des risques existaient déjà concernant le financement
des formules d'urgence mises en place sous forme de nuitées
d'hôtel : à titre indicatif pour Paris, la CAFDA vient
en aide aujourd'hui à plus de 1400 familles, soit 4700 personnes
avec les enfants.
La CFDA rappelle que l'hébergement d'urgence à l’hôtel
ne peut être une solution satisfaisante pour les demandeurs
d'asile et que leur situation réclame, pendant la durée
d'instruction de leur dossier, un hébergement stable, des
moyens de subsistance suffisants et un accompagnement social, administratif
et juridique. La CFDA a démontré à maintes
reprises que 15.000 places supplémentaires de CADA (Centre
d’accueil pour demandeurs d’asile) étaient nécessaires
dès 2002 sans être démentie par les pouvoirs
publics concernés. Au moment où le projet de loi «
asile » envisage d’appliquer certaines directives européennes
restrictives non encore adoptées par l’Union européenne,
la France ne met pas en place la directive sur les conditions minimales
d’accueil des demandeurs d’asile, pourtant déjà
adoptée en début d’année, qui exige un
accueil dans la dignité.
Aujourd'hui, la CFDA estime toujours impossible de limiter ou de
supprimer toute solution pour les demandeurs d'asile hébergés
à l'hôtel, alors que de nombreux autres sont déjà
dans la rue ou dans des squatts. Elle demande à nouveau au
Premier ministre de confirmer et de préciser que le système
d'accompagnement des demandeurs d'asile sera pleinement garanti
dans le respect de la dignité des personnes et sollicite
de nouveau un rendez-vous pour aborder l'ensemble de ces questions
qui ne trouveront pas de solution du seul fait de l'adoption du
projet de loi relatif au droit d'asile.
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