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Conditons
d'accueil
Communiqué
du 16 juillet 2003
Il
fait beau.
Ce n’est pas une raison pour laisser les demandeurs d'asile
à la rue.
Actuellement des centaines de personnes venues chercher protection
en France couchent dans la rue faute d’hébergement.
Des femmes, des hommes, des enfants qui ont dû quitter leur
pays où ils étaient persécutés ou risquaient
de l’être sont contraints de vivre dans des conditions
proches de la mendicité. Une fois de plus, les associations
membres de la Coordination française pour le droit d'asile
(CFDA) dénoncent le manque de places criant en Centres d’accueil
pour demandeurs d’asile (CADA) et la précarisation
croissante des demandeurs, voire leur clochardisation. Les associations
ont attiré à de nombreuses reprises l'attention du
Premier ministre et des ministères concernés sur la
dégradation de leur prise en charge sociale : sans réponse.
Aujourd'hui, ce sont 15 000 places de CADA qui manquent pour permettre
aux demandeurs d'asile de disposer d'un hébergement stable
et d'un accompagnement social et juridique. Beaucoup de ces hommes,
de ces femmes et de leurs enfants n'ont d'autre perspective que
le recours, au jour le jour, à un dispositif d'urgence, lui
aussi parvenu à saturation et menacé par la baisse
des crédits. Par centaines, à Orléans, à
Lyon, à Marseille, à Paris, … des demandeurs
dorment à la belle étoile faute de logements. Aujourd’hui
encore, des préfectures, jouant à « la patate
chaude », refusent en toute illégalité d'enregistrer
des demandes d'asile dès leur présentation et renvoient
les demandeurs vers d'autres départements.
Les associations membres de la CFDA réclament pour mettre
fin à cet état de fait une véritable politique
nationale et régionale répondant à cette extrême
urgence. Elles rappellent que les demandeurs d'asile présents
sur le territoire français ne sont pas des « clandestins
», que, si certains sont « sans-papiers », c'est
parce que les préfectures refusent de tenir leur rôle
en enregistrant leur demande et que, si beaucoup sont « sans-abri
», c'est parce que les pouvoirs publics refusent d'entendre
les difficultés des associations qui ne peuvent accroître
leurs capacités d'hébergement sans crédit.
Il y a un an, le Président de la République annonçait
une vaste réforme de l'asile destinée, notamment,
à accélérer le traitement des demandes. Le
5 juin dernier, présentant un projet de loi à l'Assemblée
nationale, le ministre des Affaires étrangères constatait
: « pendant toute cette attente, quelles conditions de vie
offrons-nous à ces femmes et à ces hommes ? comment
ne pas voir que la précarité ainsi subie entraîne
avec elle son cortège de souffrances, d’incertitudes,
de fragilité qui exposent à toutes les dérives
et toutes les mafias ? De fait, les centres d’accueil des
demandeurs d’asile sont aujourd’hui saturés et
beaucoup de demandeurs ont désormais recours au dispositif
d’urgence prévu pour les sans abri ».
Les associations membres de la CFDA refusent d'accepter cette situation
et demandent au gouvernement de faire de ses exigences d'un traitement
humain et digne non un discours mais une réalité.
Pour plus d’information : voir document CFDA du 7 juillet
2003 : Conditions d’accueil des demandeurs d’asile.
Lettre au Premier ministre et au ministre des Affaires sociales,
du travail et de la solidarité.
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